« Prime mobilité » : assez de tergiversations, place à l’action

Alors que le gouvernement semble tergiverser sur la “prime mobilité” et ses modalités, les ONG tiennent à rappeler l’intérêt d’une telle mesure pour accélérer les changements de comportements en faveur de la qualité de l’air, du climat et du “pouvoir de vivre” des salariés, et soulignent les risques d’y adjoindre trop de conditions.

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Pour devenir accessible à tous les salariés, la “prime mobilité” qui vise à favoriser le vélo et le covoiturage doit devenir obligatoire pour tous les employeurs, et cumulable avec le remboursement des transports en commun. Cette prime pourra alors être une des réponses au double enjeu écologique et social d’une transition juste, rappelé par la crise des gilets jaunes et dans le cadre du Grand Débat. Ce sera un des sujets de la loi Mobilité qui sera prochainement examinée à l’Assemblée nationale.

Une prime accessible à tous les salariés

Révélant jeudi soir que le Premier ministre rendrait obligatoire la “prime mobilité” à l’occasion de    mobilisation pour l’emploi et les transitions qui se tiendra le lundi 6 mai en présence des associations, le JDD est revenu par la suite sur cette information pour annoncer une mesure incitative seulement. Or, c’est le caractère facultatif pour l’employeur de l’indemnité kilométrique vélo, mise en place en 2017, qui explique que le dispositif n’ait pas suscité l’engouement espéré.

Les mesures d’incitation au changement de mode de transport pour les trajets domicile-travail, telles que l’indemnité kilométrique vélo, ont démontré, partout où elles ont été mises en place, leurs bénéfices pour les salariés comme pour les entreprises : gains en termes de santé, de rentabilité, de mieux-être. Le nombre de cyclistes a ainsi été doublé dans les entreprises où la mesure a été expérimentée dans le cadre d’une étude Ademe.

La nouvelle “prime mobilité”, en favorisant le vélo et le covoiturage, constituerait un levier essentiel pour accélérer les changements de comportements, dans une logique d’équité et de transition écologique. Sa généralisation est une mesure attendue, exprimée par les ONG et les acteurs sociaux dans le cadre du Pacte du pouvoir de vivre. L’heure n’est donc plus à l’expérimentation, mais à l’action.

Des décisions attendues dans la loi Mobilité

Alors que le Grand Débat a confirmé que la transition écologique est une priorité pour les Français, les annonces concrètes manquent encore à l’appel. Des décisions de la part du gouvernement et des parlementaires sont attendues dans les prochaines semaines dans le cadre de la loi Mobilité pour permettre à tous de se déplacer en polluant moins.

Il s’agit notamment de renforcer les mesures anti-pollution dans les villes en investissant dans les alternatives, de programmer la fin de vente des véhicules neufs diesel et essences et d’anticiper les conséquences de cette nécessaire transition de la filière automobile sur l’emploi, et d’introduire plus de justice fiscale en mettant fin aux avantages fiscaux du transport aérien et du fret routier.

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