Transports [+1]

Des niveaux de pollution bien au-dessus des nouvelles recommandations de l’OMS

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de publier ses nouvelles recommandations relatives à la qualité de l’air extérieure. A Paris et à Lyon (1), la concentration moyenne annuelle en dioxyde d’azote (NO2) dépasse largement le nouveau seuil. Cette révision confirme l'urgence de repenser nos modes de déplacement en ville.

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La pollution de l’air, nocive pour la santé

Avec ses nouvelles recommandations, l’OMS confirme que, même en faible quantité, l’exposition chronique à la pollution de l’air est nocive pour la santé. Par exemple, pour le NO2, un polluant émis principalement par le trafic routier, la concentration annuelle moyenne recommandée pour protéger la santé du public a été divisée par quatre, et passe de 40µg/m3 à 10µg/m3.

Cela signifie que Paris et Lyon, qui ont respectivement enregistré en 2019 une concentration annuelle moyenne en NO2 de 37.5 µg/m3 et 26.5 µg/m3, sont 3,7 et 2,6 fois au-dessus des nouveaux seuils de l’OMS.(2)

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Les villes, fers de lance de la lutte anti-pollution

Les solutions pour lutter contre la pollution de l’air sont connues. C’est pourquoi, dans un communiqué conjoint, la Clean Cities Campaign (3), le Réseau Action Climat, UNICEF France et la Ligue nationale de lutte contre le cancer appellent à une action rapide. Il est de la responsabilité des villes, où vit la grande majorité de la population, d’être à l’avant-garde de ce combat tout en veillant à ce que cette transition se fasse de manière juste et équitable pour tout le monde.

Pierre Dornier, Coordinateur de la Clean Cities Campaign en France, a déclaré : “De nombreuses grandes villes françaises, comme Paris et Lyon, sont bien au-dessus des nouveaux seuils de pollution recommandés par l’OMS. Des mesures qui ont fait leurs preuves, comme les zones faible émission ou les rues scolaires, doivent être mises en place ou renforcées sans plus attendre. La santé de dizaines de milliers de Français.es, en particulier des enfants, est en jeu.

Francelyne Marano, professeure émérite à l’université de Paris et Présidente du Copil environnement à la Ligue nationale contre le cancer, a déclaré : “La pollution de l’air est reconnue comme cancérogène depuis 2013 par le Centre International de la Recherche sur le Cancer. Les récentes condamnations de l’Etat français qui n’a pas pris de mesures suffisantes contre la pollution aux particules fines et au dioxyde  d’azote et les nouvelles recommandations de l’OMS sont des signaux d’alerte qui doivent inciter les responsables politiques, locaux et nationaux, à accélérer la mise en place des nombreuses mesures pour améliorer la qualité de l’air afin de préserver la santé de tou.t.e.s

Jodie Soret, Chargée des Relations avec les Pouvoirs Publics chez UNICEF France, a déclaré : “Les enfants sont particulièrement vulnérables à cette pollution en raison de l’immaturité de leur organisme. Une exposition chronique au NO2 ou aux particules fines, par exemple si leur établissement scolaire est exposé à la pollution, peut engendrer chez eux de graves problèmes de santé, comme de l’asthme, des bronchites chroniques, des troubles métaboliques et cognitifs voire même des leucémies. Il est urgent et indispensable de mieux prendre en compte la vulnérabilité spécifique des enfants, en proposant des solutions spécifiques, telles que les rues scolaires.

Valentin Desfontaines, Responsable Mobilités durables au Réseau Action Climat, a déclaré : “Cette transformation en profondeur des villes et de nos modes de déplacement ne pourra se faire qu’à condition de développer massivement les alternatives à la voiture individuelle et d’accompagner socialement cette transition. Renforcement de l’offre de transport en commun, création de services ferroviaires express métropolitains pour relier efficacement les centres-villes au reste de leur agglomération, développement du vélo, renforcement des aides à l’achat de véhicules moins polluants pour les ménages les plus modestes, etc. Toutes ces solutions doivent être mobilisées conjointement et sans attendre.

Sortir progressivement des véhicules thermiques pour le climat et la santé

A l’heure actuelle seules la Métropole du Grand Paris, la Métropole de Lyon et l’Eurométropole de Strasbourg ont prévu de sortir du diesel, respectivement d’ici 2024, 2026 et 2028. Et la fin de l’essence et du gaz n’est programmée que dans l’agglomération parisienne, pour 2030.

On estime que près de 47 000 à 100 000 décès prématurés par an en France à cause de la pollution de l’air. Cette pollution de l’air touche particulièrement les grandes agglomérations françaises et est en grande partie due au transport routier. En effet, le transport routier est responsable de 63% des émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de 18% des émissions de particules fines PM2.5.

Notes

  1. Seules les données de Paris et Lyon ont été analysées par la Clean Cities Campaign. Cela ne signifie pas que les autres villes françaises sont en dessous des nouveaux seuils de l’OMS.
  2. Moyenne calculée sur base des résultats de toutes les stations de mesures officielles qui se trouvent sur le territoire de ces deux villes et disponibles via l’Agence Européenne de l’Environnement.
  3. La Clean Cities Campaign est une coalition d’associations qui demande aux villes européennes d’ utiliser seulement la mobilité active, partagée ou zéro-émission d’ici 2030.

Contact :

Pierre Dornier

Coordinateur de la Clean Cities Campaign en France

pierre.dornier@cleancitiescampaign.org

+32 496 81 52 63

Valentin Desfontaines

Responsable Mobilités Durables, Réseau Action Climat France 

valentin.desfontaines@reseauactionclimat.org

06 66 07 33 26 

Sophie Rousseau

Chargée de projet Cancer / Environnement, Ligue nationale contre le cancer

sophie.rousseau@ligue-cancer.net

01 53 55 25 69

Carine Spinosi

UNICEF France

cspinosi@unicef.fr

01 44 39 17 49

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