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COP22 : Aide mémoire pour la fin du quinquennat

Le 7 novembre, s’ouvre pour deux semaine la 22e conférence des Nations unies sur le climat, qui réunira 195 États pendant deux semaines à Marrakech. Notre dossier.

COP22, 22e conférence des Nations Unies sur le climat, à Marrakech.
La COP22, 22e conférence des Nations Unies sur le climat, à Marrakech.

L’excellente nouvelle de l’entrée en vigueur de l’accord de Paris doit se traduire par un sursaut au niveau mondial, pour concrétiser les engagements climatiques. La transition énergétique a commencé, comme l’indique le dépassement par les énergies renouvelables des capacités de production électrique à partir de charbon en 2015 (AIE). Mais la crise climatique continue de s’accélérer, avec tous les mois de nouvelles catastrophes et de nouveaux records de température qui confirment les tendances du dérèglement en cours. En 2015 nous avons franchi le cap symbolique de 400 parties par millions (PPM) en teneur moyenne de CO2 dans l’atmosphère, d’après l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Pour pouvoir respecter l’accord de la COP21 – de limiter le réchauffement bien en-dessous de 2°C et si possible 1,5°C – tous les pays doivent, sans plus attendre, mettre en œuvre leurs plans climatiques nationaux et prévoir de les rendre plus ambitieux dès 2018, en phase avec la science et l’équité. En l’état, ces engagements nous mènent toujours vers un réchauffement supérieur à 3°C par rapport à la période préindustrielle. Cela se traduirait par des conséquences dévastatrices sur nos économies et nos sociétés, en particulier sur notre capacité à lutter contre les inégalités et la faim dans le monde. Il faudra donc que les États visent rapidement plus haut.

Dès aujourd’hui, les États, en collaboration avec les collectivités et les acteurs non étatiques, doivent œuvrer pour le déploiement plus rapide des solutions aux changements climatiques, et pour la solidarité vis-à-vis des plus démunis. Cela implique aussi de ne pas mettre de nouveaux bâtons dans les roues à la transition mais au contraire de co-construire un modèle fondé sur 100 % d’énergies renouvelables, pour toutes et tous.

Lors de la COP22, qui aura lieu du 7 au 18 novembre à Marrakech, les pays doivent montrer qu’ils vont accélérer la transition énergétique mondiale. C’est le moment de transformer le texte et la vision de la COP21 en réalité. Ainsi, la COP22 doit acter des décisions qui permettront de renforcer l’action immédiate des les pays face au changement climatique. À la conférence de Marrakech, les gouvernements devront aussi répondre au besoin criant de solidarité entre les pays du Nord et les pays du Sud. La crise climatique frappe de plein fouet les populations les plus démunies de la planète, qui sont pourtant les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre. Depuis 2009, des financements sont promis aux pays du Sud. La feuille de route publiée par les pays riches en octobre 2016 montre qu’ils devraient se rapprocher en 2020 de l’objectif de 100 milliards de dollars par an (promis en 2009), notamment via environ 30 milliards de financements privés générés par leurs financements. Mais les actions concrètes pour que les populations puissent faire face aux impacts croissants du dérèglement climatique sont toujours sous-financées : le Fonds Vert, par exemple, ne parvient pas encore à remplir pleinement cet objectif.

À Marrakech, les pays doivent aussi finir les dossiers inachevés à la COP21 et s’assurer que le cadre international créé par l’accord de Paris se développe et continue de renforcer la coopération entre États. Il faudra notamment préciser les règles de mise en œuvre de l’accord, qui n’est pour l’instant qu’un cadre général. En particulier, les pays devront préciser les règles permettant d’assurer la transparence sur ce qu’ils font pour respecter leurs engagements. Ils devront aussi préciser les modalités de la “clause de revoyure” tous les cinq ans, qui s’organise autour d’un bilan mondial et doit permettre de relever les engagements nationaux dès 2018.

Si la transition énergétique est amorcée en France, il reste encore beaucoup de travail pour répondre pleinement à la crise climatique.

Le gouvernement français peut encore laisser un bilan plus honorable sur le climat. Nous lui demandons d’agir sur 12 points précis et mesurables afin qu’il s’investisse concrètement dans la mise sur les rails de l’accord de Paris aux niveaux national, européen et international.

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