Actions locales

Climat et territoires : un rôle clé avéré, des engagements à concrétiser

Les 1er et 2 juillet, près de 800 élus sont attendus au Sommet mondial Climat et Territoires, à Lyon, lors d’une étape vue comme primordiale par les collectivités à 6 mois de la 21ème Convention de parties (COP).

En quoi les collectivités, qui n’ont qu’un statut d’observateur au sein de la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques, ont-elles un rôle à jouer en amont des négociations ? Gros coup de communication ou réels enjeux ? Quelle résonance en France ?

Un Sommet par et pour les territoires

Des réseaux regroupant des territoires du monde entier comme Cités et Gouvernements Locaux Unis ou Energy Cities ont travaillé sur dix thématiques en lien avec le climat et l’action territoriale, en partenariat avec des réseaux d’ONG (dont certaines associations membres du Réseau Action Climat). Sur chacune des thématiques, comme la planification territoriale, les forêts, les transports ou l’énergie, ces acteurs ont pointé du doigt les liens avec les changements climatiques, mis en avant le rôle des collectivités dans les actions d’atténuation ou d’adaptation, fait valoir des retours d’expériences positifs et proposé une série d’engagements que les territoires peuvent prendre. A l’issue du Sommet, par contre, seule une déclaration finale sera signée par les participants.
Cependant, n’attendons pas que le Sommet mondial Climat et Territoires soit le lieu d’engagements de rupture de la part des collectivités du monde. En effet, les travaux thématiques seront uniquement soumis aux engagements volontaires des territoires ; la déclaration finale du Sommet risque d’être le résultat d’un travail de consensus et n’a aucune valeur règlementaire

Le rôle crucial des collectivités locales pour lutter contre les changements climatiques

Pour autant, le Sommet aura le mérite de mettre en exergue pendant plusieurs jours le rôle crucial des collectivités territoriales dans la lutte contre les changements climatiques et de les amener à mettre en avant les solutions. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement, près de 70% des actions pour le climat doivent être menées à l’échelle locale, au plus près des citoyens. C’est là l’un des objectifs du Sommet : se servir de la déclaration et du poids des signatures pour pousser les États à reconnaître le rôle des collectivités, et donc à faire mention de cet échelon pertinent dans les engagements nationaux et dans l’Accord de Paris.

La nécessaire création de mécanismes financiers accessibles directement par les gouvernements locaux des pays du Sud, et le besoin d’augmentation des dotations des États pour les collectivités des pays du Nord

Si les États reconnaissent, au sein de l’ONU, l’importance de l’échelle locale pour piloter et mettre en œuvre des actions de développement territorial permettant de limiter la hausse globale des température en deçà de +2°, alors il convient d’accorder les moyens avec les ambitions. C’est là l’un des enjeux du Sommet : une fois leur rôle reconnu, les territoires doivent pouvoir accéder à des fonds : dotations supplémentaires des Etats, ainsi que, pour les territoires des pays en voie de développement, bénéficier directement d’une partie du Fonds Vert, d’une partie de la Taxe sur les Transactions Financières, obtenir de garanties d’emprunts etc.

Candidats français aux élections régionales, mettez-vous au diapason !

Engagements, compétences, collectivités territoriales … autant de termes qui ont une résonance particulière en France en 2015 ! Pour le Réseau Action Climat, le Sommet est aussi l’occasion d’interpeller les futurs candidats aux élections régionales des 6 et 13 décembre. En effet, le local est l’échelle clé de mise en œuvre des politiques « climat » … encore faut-il que des ambitions fortes soient portées politiquement, et les « fausses solutions » écartées. Avec la réforme territoriale et la loi sur la transition énergétique, les Régions disposeront de nouveaux périmètres et de nouvelles compétences, autant d’opportunités de mettre les leviers de lutte contre les changements climatiques (rénovation des logements, énergies renouvelables, transports, agriculture, économie circulaire…) au cœur de la campagne et des engagements.
Il reste donc 6 mois aux candidats aux élections régionales pour proposer des mesures à la hauteur du rôle de pourfendeur du climat que les territoires vont endosser ce 2 juillet.

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