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Australie : du plomb dans l’aile pour le climat et la COP21

En détaillant sa contribution nationale pour la COP21, l’Australie de Tony Abbott confirme qu’elle est l’un des pires élèves du climat, aux côtés du Canada, du Japon, de la Russie ou encore de la Nouvelle-Zélande.

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Tony Abbott, Premier Ministre australien.

Évaluation de la contribution australienne pour la COP21 : NETTEMENT INSUFFISANTE

Une baisse de 26, voire 28% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, par rapport à 2005.

En détaillant, le 11 août 2015, sa contribution nationale pour la COP21, l’Australie de Tony Abbott confirme qu’elle est l’un des pires élèves du climat, aux côtés du Canada, du Japon, de la Russie ou encore de la Nouvelle-Zélande. L’objectif annoncé (une réduction des gaz à effet de serre de 26%, voire 28% d’ici 2030 par rapport à 2005) est totalement incohérent avec l’engagement pris par avec la communauté internationale de contenir le réchauffement planétaire en deçà de 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, auquel l’Australie s’est elle aussi engagée (via un soutien des deux principaux partis politiques du pays). L’engagement est bien plus faible que celui annoncé par l’Europe ou les États-Unis, qui pourtant devraient faire plus au regard de leur responsabilité historique dans le changement climatique.

L’Autorité australienne sur le changement climatique, une agence d’expertise indépendante, indiquait pourtant qu’une réduction de 40 à 60% était une contribution à la fois possible et honnête à la lutte contre le changement climatique.

En annonçant, une contribution aussi pathétique pour la COP21, le gouvernement australien porte un sérieux coup à la réputation de son pays au niveau international. L’Australie devient le premier pays émetteur de gaz à effet de serre par habitant et ébranle ses liens avec les pays de la zone Pacifique et avec les États-Unis et l’Europe.

Concrètement, l’Australie est le premier pays émetteur de gaz à effet de serre par habitant. Si tous les pays suivaient le mauvais exemple australien, la grande barrière de corail disparaitrait rapidement.

Le Premier Ministre Abbott a répété qu’une réduction supplémentaire des émissions de gaz à effet de serre impacterait négativement la croissance économique de son pays, et que la planète avait besoin du charbon australien. Pourtant, l’économie australienne est déjà fortement impactée par les effets des changements climatiques en cours. Et le charbon est non seulement l’énergie la plus polluante, mais aussi une énergie dont le marché est en déclin : cette énergie du passé est désormais plus chère que le coût des renouvelables (éolien, solaire photovoltaïque) dans de très nombreux pays, comme en Afrique du Sud.

Le changement par l’Australie de son année de référence (2005 au lieu de 2000) est aussi une tentative claire de se rapprocher du Canada et des États-Unis. Mais on a du mal à comprendre pourquoi l’Australie aurait besoin de cinq ans de plus que les États-Unis pour atteindre une réduction comparable (les États-Unis visent une baisse de 26-28% d’ici 2025) ! En outre, les émissions australiennes étaient particulièrement élevées en 2005, ce qui permet donc au gouvernement de donner l’impression d’un objectif plus ambitieux qu’il ne l’est réellement.

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