Alimentation

Élections municipales : candidat·es, engagez-vous pour une alimentation saine et durable !

L’échelon local est primordial pour répondre à l’urgence climatique, sociale et de santé publique.

Fruits et légumineuses

L’échelon local est primordial pour répondre à l’urgence climatique, sociale et de santé publique. La commune peut apporter des améliorations immédiates à la vie de chaque habitant et en particulier des plus fragiles. C’est pourquoi nous, représentants des associations de solidarité, de consommateurs, de parents d’élèves, de familles et de protection de l’environnement, attendons des candidats aux élections municipales des 15 et 22 mars qu’ils s’engagent à mettre en œuvre des mesures concrètes et ambitieuses pour une alimentation saine et durable pour toutes et tous.

Municipales 2020 : candidat·es, engagez-vous pour une alimentation saine et durable

Nous attendons des candidats aux élections municipales qu’ils s’engagent à mettre en œuvre des mesures concrètes et ambitieuses pour une alimentation saine et durable pour toutes et tous.Notre appel : https://reseauactionclimat.org/appel-alimentation-municipales/

Publiée par Réseau Action Climat sur Mardi 18 février 2020

L’alimentation est devenue la variable d’ajustement de nombreux ménages. En France, 5,5 millions de personnes ont désormais recours à l’aide alimentaire, un chiffre qui a doublé depuis 2009. Sans compter celles et ceux qui se privent ou pour qui la qualité nutritionnelle de l’alimentation est insuffisante (1). Plus largement, la population française connaît actuellement un développement sans précédent de maladies chroniques, en partie expliqué par l’alimentation (diabète de type 2, maladies cardio-vasculaires, certains types de cancers). Le taux d’obésité est passé de 5 à 17 % en 35 ans (2).

Partout en France, des élus ont déjà mis en place des actions exemplaires. Ils doivent être salués. Mais il faut maintenant multiplier ces initiatives. C’est pourquoi nous demandons que les candidat·es aux élections de mars 2020 s’engagent à améliorer l’accessibilité de tou·te·s à une alimentation saine et durable (3). Pour cela, quelques pistes simples.

D’abord, faire de la cantine scolaire et des restaurants collectifs de véritables outils de la transition alimentaire et de réduction des inégalités sociales : augmentation des produits bio locaux et des menus végétariens, lutte contre le gaspillage alimentaire et mise en place de tarifs sociaux.

Deuxièmement, faire de nos collectivités des ruches pour le développement d’une alimentation saine et durable accessible à tou·te·s : soutien des filières locales (mise en vente de produits durables et locaux dans les magasins de proximité, prêt de locaux aux AMAP et magasins de producteurs, etc.) et des initiatives pour l’accessibilité aux personnes en situation de précarité (épiceries solidaires ouvertes à tous, paniers solidaires, groupements d’achats, etc.).

Troisièmement, faire de nos communes le moteur d’une éducation à l’alimentation saine et durable : réglementation locale de la publicité, programmes d’éducation active à l’alimentation, dans les écoles et en dehors, notamment pour aborder les enjeux nutritionnels sans stigmatisation (ateliers cuisines, visites, etc.).

Enfin, faire de nos territoires des laboratoires de la transition agricole : soutien à la structuration de filières agricoles (conversion ou installation en agriculture biologique, en fruits, légumes et légumes secs, etc.), aux outils de transformation adaptés (légumeries, abattoirs, trieuses, etc.) et préservation du foncier agricole.

Permettre un accès digne à une alimentation de qualité est crucial pour réduire les inégalités sociales. Mieux encore, diminuer notre consommation de viande et de produits laitiers et augmenter notre consommation d’aliments végétaux et bio est indispensable pour réduire l’empreinte climatique du système alimentaire français.

La mise en place de ces politiques locales est une formidable opportunité tant pour les familles et les habitant.es que pour nos territoires. Elle crée de puissants cercles vertueux qui conjuguent santé, protection de l’environnement et du climat et dynamisme économique des territoires, au bénéfice de chacun·e d’entre nous.

Face à l’urgence sanitaire, sociale et climatique, nous avons aujourd’hui un seul choix : passer à l’action sur nos territoires !

Signataires

Véronique Fayet, Présidente du Secours catholique-Caritas France

Marie-Andrée Blanc, Présidente de l’UNAF

Jean-Yves Mano, Président de la CLCV

Rodrigo Arenas, Président de la FCPE

Anne-Sophie Joly, Présidente fondatrice du Collectif national des associations d’Obèses

Boris Tavernier, Directeur et cofondateur de VRAC

Dominique Hays, Président du Réseau Cocagne

Guy Janvier, Président de la branche française d’European Anti Poverty Network

Marc Deconchat, Président de Solagro

Philippe Quirion, Président du Réseau Action Climat (regroupant 22 associations nationales)

Notes

(1) Abena 2014 et Anses 2017

(2) Esteban, 2017

(3) Mesures inspirées du Pacte pour la transition, www.pacte-transition.org et tirées du cahier de recommandations du Réseau Action Climat et Solagro : https://reseauactionclimat.org/70-recommandations-politiques-alimentaires/

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